jeudi 11 avril 2024

Marie VINGTRAS - Blizzard

L'Olivier - 17€ - 192 p. - 26 août 2021
(En poche chez Points à 7€50)
Ma critique :
Un livre que j'ai repéré dès sa sortie mais que je n'ai jusque là, jamais pris le temps de lire. La proposition de le lire lors du club de lecture des dijonnaises a donc de suite suscitée mon enthousiasme.

Le livre commence directement dans le vif du sujet : nous sommes en pleine tempête, une femme et un enfant sont sortis et dorénavant introuvables. Les autres habitants de ce coin isolé d'Alaska partent à leur recherche. Tour à tour, nous suivons les pensées et progressions de chacun des protagonistes dans de courts chapitres.

C'est un roman qui a été à hauteur de mes attentes. L'ambiance qu'engendrent le blizzard, l'Alaska et ces habitants plutôt solitaires est très bien retranscrite par l'écriture. On est dans la nature, mais proche d'un huis clos puisqu'isolé par les conditions météorologiques.

Etre dans la tête des personnages tout en étant dans le vif du sujet participe à rendre l'histoire intéressante voire captivante. Car si on est à un moment T donné, par les pensées des personnages, nous apprenons progressivement le contexte de l'histoire : ce qui les relie, pourquoi ils habitent ici, ce qui les a mené à penser de telle manière.

C'est un roman progressif, sans temps mort grâce aux courts chapitres et tout en tension puisqu'on ignore l'issue du blizzard.
Roman français, il a des accents de ces romans américains de nature writing que j'affectionne particulièrement.

Très très bon premier roman, j'en lirais volontiers d'autres de l'autrice.

Mots clefs : Roman choral - Huis clos - Tempête - Nature writing

Ma note : 17/20

dimanche 7 avril 2024

Eric CHACOUR - Ce que je sais de toi

Philippe Rey - 22€ - 304 p. - Août 2023

Présentation de l'éditeur :
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une sœur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L’ouverture par Tarek d’un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d’oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu’au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu’il va prendre sous son aile. Comment celui qui n’a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.

Ma critique : 
Voilà un roman que j'attendais de lire depuis des mois. Heureusement, la médiathèque a écouté ma requête et l'a acheté pour mon plus grand plaisir :)
Pour autant, quand j'ai commencé ma lecture, ce ne fût pas le coup de foudre que j'attendais. Peut-être justement parce que j'en attendais trop...?
Mais j'ai poursuivi. Et j'ai vraiment vraiment apprécié ma lecture.

En fait, là où j'attendais de lire une histoire d'amour, c'est surtout une histoire familiale que j'ai lue et c'est ce qui m'a déroutée.

Pour le reste, il n'y a rien à en redire. J'ai aimé la construction, les personnages, le contexte, l'histoire.
Cette construction si particulière, où le roman commence avec un narrateur qui écrit à la deuxième personne du singulier, un roman en "tu" donc... (Et ce qui est rigolo, c'est que souvent en atelier d'écriture, j'écris aussi en "tu")
Et l'évolution de Tarek, qui semble de prime abord subir en faisant ce qu'on attend de lui, avant de s'affranchir grâce à une rencontre bouleversante.
J'aurais aimé en savoir plus de cette rencontre, de cette relation, mais ce n'est pas le parti pris de l'auteur. Cette relation est centrale dans la vie de Tarek, mais secondaire dans notre lecture. On s'attardera surtout sur ce qui en découle.

Un très bon premier roman, très touchant, très maitrisé, qui ne nous mène pas là où on se serait attendu.

Mots clefs : Egypte - XXème siècle - Médecin - Famille - LGBT

Ma note : 16/20

jeudi 28 mars 2024

R. TREGONING & P. CURNICK - La Robe dans la vitrine (VF Lise Capitan)

Gautier Languereau - 14€95 - 32 p. - 24 janvier 2024


Ma critique :
Dans cet album, un petit garçon flashe sur une robe dans la vitrine d'une friperie lors d'une promenade avec sa maman. C'est directement le coup de foudre, il imagine la vie passée de cette robe, se rêve avec. Sa maman lui suggère de rendre des services pour avoir un peu d'argent et pouvoir se l'acheter.

C'est un album lumineux, pétillant et scintillant, autant que la robe à sequins que nous voyons en couverture et régulièrement au gré des pages du livre. Des couleurs vives, un petit héros souriant et motivé. On a qu'une envie, l'aider dans sa quête d'acquisition de la robe.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans cet album, c'est qu'il ne pose pas du tout la question de si un petit garçon peut avoir une robe ou non. Non, il la souhaite, sa maman l'encourage à essayer de l'obtenir, pas de débat. Et ça fait du bien de sortir des carcans fermés de notre société.

Partenariat non rémunéré

Mots clefs : Album jeunesse - Genre - Société - Persévérance 

Ma note : 17/20

mercredi 27 mars 2024

Cynthia KAFKA - Le sourire aux livres

Charleston - 19€ - 320 p. - Mai 2023 
(Sortie poche Mai 2024)

Attention, rattrapage de critique en retard : livre lu il y a quelques mois, aimé, mais pas encore critiqué !

Présentation de l'éditeur : 
Carpe Diem. Sur la couverture du carnet qui abrite ses pensées, les mots en lettres brillantes narguent Alexia. À 14 ans, le temps où elle pouvait « cueillir le jour » lui semble très loin. Depuis l’accident de voiture qui lui a arraché sa mère, son beau-père et ses deux demi-frères, elle vit au fin fond de la Dordogne chez son père, Greg, qu’elle connaît à peine. 
 Quand ses copains d’école se rêvaient pompier ou footballeur, Greg n’avait déjà qu’une idée en tête : construire des cabanes dans les arbres. Un rêve d’éternel enfant qu’il est resté – alors comment pourrait-il en élever un, d’enfant, surtout cette adolescente carapacée dans son deuil et son malheur ? 
 Peut-être avec l’aide d’Ida, une retraitée au verbe haut, et de Solène, cette jeune femme solaire et bienveillante qui a la manie étrange de répertorier les boîtes à livres de France… 

Chrono-critique :
Personnages : Roman à quatre voix, ce que j'adore. Par contre, je n'ai pas du tout cru au personnage du père. Pour moi il n'est pas du tout réaliste. Les autres sont OK.
Style d'écriture : Facile, trop facile. Parlé.
Intrigue : Facile mais c'est ce qu'on en attend car c'est un livre feel good
Ambiance : Quotidienne, pleine de bons sentiments.

=> C'est un livre pour lequel je me sens un peu (beaucoup) à contre-courant des autres avis. Je ne sais pas si je ne suis pas le public visé ou si j'attends quand-même quelque chose de littéraire et travaillé même en feel good. 
Je n'ai pas passé un mauvais moment, ça se lit tout seul. Mais je n'ai pas trouvé ça très crédible, j'ai trouvé ça parfois trop larmoyant, et j'en suis ressortie déçue.
De plus, les boîtes à livres, qui font le titre et qui sont ce qui m'a attirée vers ce livre, sont complètement anecdotiques dans l'histoire.

Citations : "Et maintenant, je ne sais plus trop ce que ca veut dire, profiter de la vie. Ou plutôt si, je le sais trop bien. C'est ce qu'on fait sans s'en apercevoir avant que tout s'écroule."
"Est-ce parce qu'on couve ses malheurs sous la cendre qu'ils s'évaporent ? Parce qu'on en est à l'origine qu'ils sont moins légitimes ?"
"J'aimerais le retenir, mais à quoi bon ? Tous les gens que j'aime finissent par m'abandonner"

Mots clefs : Feel good - Résilience - Famille

Ma note : 12/20

lundi 18 mars 2024

Lydie TABARIN - Les Fleurs les plus Dangereuses n'ont pas d'Epines

Hachette - 20€ - 407 P. - Janvier 2024

Ma critique :
Une fois n'est pas coutume, je rédige ma critique alors même que je referme le roman !
Déjà, à savoir que je suis depuis quelque temps l'autrice sur insta et que j'avais hâte hâte hâte de lire cette histoire !

L'histoire, c'est deux jeunes filles confectionneuses de thé, maintenant rivales mais autrefois amies, qui se retrouvent au cœur de l'enquête sur un crime de grande envergure. Pour prouver l'innocence de leurs familles, elles vont de voir s'allier et enquêter ensemble.

Déjà, l'univers construit autour du thé et de sa fabrication m'a captivé d'emblée. Cela change et c'était, pour moi, diablement attrayant. D'ailleurs, je rédige cette chronique avec une tasse de thé.

Ensuite, la magie liée au thé, très subtile, est très originale et très bien amenée.

Enfin, les personnages sont vraiment chouettes. J'ai beaucoup aimé Isabel et Andarina, certains personnages secondaires aussi. Le personnage de Feng, important dans l'histoire et la narration, est très intéressant aussi même si je me suis moins attachée à lui. 
La relation d'Isabel et d'Andarina et son évolution est très bien développée.

Et tout cela s'articule autour de conflits politiques, de secrets et de trahisons.

En somme, c'est un cocktail qui passe très très bien. Il m'a manqué quelque chose pour que cela soit un coup de cœur mais je n'arrive pas à savoir quoi. Peut-être quelque chose dans le rythme ? je ne sais pas.

En tous cas, c'est un roman que je vous recommande sans hésitation, pour son univers différent, ses personnages et la représentativité dont il fait preuve.

PS : Est-ce qu'on parle de la beauté de la couverture ? Non, elle se suffit à elle-même.

Mots clefs : Fantasy - Rivalité - Secrets - Politique - Ownvoice - Représentativité - LGBT

Ma note : 16/20